La dimension économique du testament d’Elhadj Abdoul Aziz Sy Dabakh vue par un profane

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Les saints sont les héritiers des prophètes. Et Dabakh en est l’illustration parfaite car sa parole est d’une teneur prophétique incontestable. Au moment où la société sénégalaise sombre dans une crise sans précédent, la voix charismatique et intemporelle de notre bien-aimé Dabakh résonne de plus en plus fort dans nos cœurs.
L’extrait de son testament résumé en 16 points et dont le professeur Rawane Ngom nous a gratifiés du rappel est un diagnostic sans complaisance des maux qui guettaient le Sénégal. 24 ans plus tard, nous sommes au centre du tourbillon que Dabakh le visionnaire avait annoncé. Ainsi avait-il attiré l’attention des guides spirituels et temporels en les mettant devant leurs responsabilités.
Aujourd’hui le mal est fait. Nous avons failli. Et c’est le sauve qui peut. L’heure n’est plus au sermon collectif destiné à une assemblée attentive et soucieuse de son sort devant l’Eternel.
Qu’importe ! Quand on est tenu par le devoir de rappel, on ne peut agir autrement. De toute façon ce dernier ne profite qu’aux croyants.
Le testament de Dabakh embrasse toutes les dimensions de la vie en société. Mais aujourd’hui, j’ai choisi de m’intéresser à la dimension économique que l’homme de Dieu avait pointée du doigt.
Il s’agit notamment du détournement des fonds publics destinés au peuple, de la généralisation de la corruption, de l’usage des faux billets et de la prolifération de la loterie.
Pour le premier point, nul doute que c’est le plus grand mal de notre pays. Les responsabilités politiques sont devenues des catapultes menant à la richesse. Il suffit d’être élu ou nommé à un poste de responsabilité pour devenir riche en emportant sa famille et ses proches avec soi dans son ascension sociale fulgurante. C’est du vol légalisé comme dirait l’autre. Mais à vrai dire c’est une abomination institutionnalisée. Dabakh nous avait mis en garde.
Concernant le deuxième point qui est la corruption, j’avais écrit quelques temps auparavant en ironisant qu’elle est devenue la première religion de notre pays. Une religion à laquelle nous sommes tous convertis, de gré ou de force. Il suffit d’avoir un besoin quelconque au niveau de l’administration publique pour s’en rendre compte. Tu deviens corrupteur ou ta requête demeurera lettre morte. C’est la loi et c’est connu de tous.
Pour les faux billets, quoi de mieux que l’implication d’un élu du peuple ou de célèbres chanteurs, prédicateurs de bons comportements, dans la multiplication de fausses monnaies pour apprécier l’étendu du fléau ? Suffisamment assez pour reconnaître que la devise du rappeur américain 50 Cent « get rich or die in trying » est bien partagée aujourd’hui par l’élite sénégalaise. Et là encore Dabakh nous avait mis en garde.
Enfin vient la loterie, le nouveau mirage de notre jeunesse. À quoi bon travailler pour gagner sa vie si l’on peut se faire beaucoup d’argent en misant sur quelques chevaux ou quelques grands clubs des championnats européens ? C’est ainsi que le divorce de la jeunesse avec le culte du travail qui annoblit l’homme et lui permet de préserver sa dignité s’est opéré de façon graduelle. Aujourd’hui, la loterie est partout. Et la encore c’est de l’argent sale impropre à la consommation du croyant qui a l’obligation divine de s’entretenir uniquement avec le bien licite gage de sa foi. Hélas, une fois de plus Dabakh nous avait mis en garde.
Aujourd’hui force est de reconnaître que nos lignes de défense ont cédé et qu’il convient de faire un repli stratégique. Ce, pour sauver ce qui peut l’être.
Dommage que nous en soyons là. Mais tout n’est pas encore perdu. En effet, ce n’est par pour rien que Dieu nous a dotés d’un moyen de communication aussi stratégique que la radio et qui de surcroît porte le nom de notre bien-aimé Dabakh pour entretenir sa parole au quotidien. Le seul écho de sa voix qui retentit chaque matin à travers les ondes de la « Voix de la lumière » est pour moi un signe suffisant qui confirme que les morts ne sont pas morts. A vrai dire, seuls les grands hommes sont éternels car leurs œuvres survivent à l’usure du temps. Bilahi Dabakh ya bakh. Ya beug lou bakh. Beug niou bakh. Que la terre de Tivaouane vous soit légère !

Chérif Abdoul Aziz Touré
Directeur de Dabakh FM

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