Victime d’expulsion à Ngadiaga : Aissatou Sow raconte son calvaire
A Ngadiaga, village situé sur la grande côte de Dakar à Saint-Louis, en parcourant Mboro, les populations restent sur le qui-vive après l’incendie d’un puits de gaz qui s’y est produit récemment.
Dans sa parution du jour, le journal Libération s’est intéressé au quotidien des personnes qui ont subi les conséquences du déguerpissement par la direction de Fortesa, entreprise exploitant du gaz dans cette localité. Parmi elles, la nommée Aïssatou Sow. Veuve, cette dame vit dans le désastre, sans eau, ni électricité en plus de la perte du champ de son défunt époux.
Agée de 46 ans, abandonnée à elle-même, Aissatou Sow est impuissante face à la situation qu’elle endure. En effet, cette dernière a été délogée des lieux pour l’installation de la direction de Fortesa. « Notre concession se situait sur l’actuel site de la direction de Fortesa. Au début, mon époux n’avait pas accepté. Il était ferme et catégorique. Il ne voulait rien comprendre, ni savoir », dit-elle. En face de cinq témoins dont des femmes, elle s’explique : « nous avons été sommés de quitter. Nous n’avions pas voulu mais on nous a fait comprendre que le site occupé est un domaine national. Et que par ailleurs si l’état en a besoin, on ne pouvait pas faire obstacle. Nous avons finalement accepté malgré tout », renchérit-elle.
Par manque de moyens, Aissatou Sow est restée seule avec ses enfants dont les plus âgés ont abandonné l’école. Selon elle, depuis la mort de leur papa, elle n’a plus les moyens ni la force de les éduquer au point de les obliger à rester à l’école. Pour s’éclairer le soir, elle se débrouille avec un petit panneau solaire payé à 6000 frs. « C’est tout ce que j’ai pour au moins, chercher quelque chose la nuit dans la chambre », a-t-elle lâché. Même si la dame révèle qu’elle avait en sa possession un branchement électrique d’une valeur de 55.000 frs pour l’abonnement, elle n’en demeure pas moins qu’elle soutient ne plus avoir les moyens de continuer à payer à cause des arriérés accumulés. « Je ne dépends que de moi, mes activités économiques ne marchent plus et je n’ai plus les moyens pour débourser tous les mois 3000 F Cfa (électricité) et 1500 FCFA (eau) alors que mes enfants doivent manger », conclut-elle.