Mendiant assis sur une mine d’or : Ngadiaga, un village gazier aux mille maux
Avec la richesse que rapporte la société Fortesa implantée à Ngadiaga, ce village gazier du Sénégal manque de tout. Connue pour ses importants chiffres d’affaires, la direction cache derrière elle plusieurs maux auxquels sont confrontées les populations résidant dans cette zone. Des maux qui ont pour noms : problèmes d’assainissement, absence de poste de santé allant jusqu’à l’accès impossible à l’eau potable entre autres.
Au-delà de l’incendie qui s’y est produit récemment, les populations de Ngadiaga peinent à trouver de l’eau potable et l’électricité est aussi une denrée rare. Pour accoucher, les femmes de Ngadiaga ne disposent pas de poste de santé et sont obligées de rester à la maison. Quant aux malades, ils sont acheminés à l’hôpital de Thiès ou à Tivaouane, lit-on dans le quotidien Libération qui consacre un dossier à cette localité de la région de Thiès riche en ressources gazières.
« Nous ne disposons d’aucune structure de santé », témoigne le porte-parole du collectif pour le développement de Ngadiaga, Mame Gadiaga.
En ce qui concerne les établissements scolaires, le village ne comptait auparavant qu’une école avec deux salles de départ et actuellement six grâce au soutien de Fortesa.
Au chômage, s’ajoutent les emplois précaires. Les jeunes sont d’éternels journaliers. C’est du moins ce qu’a affirmé Mbaye Gadiaga selon qui d’autres personnes sont employées au détriment d’eux. « Comme moi, il y a des jeunes qui sont qualifiés. Mais leurs dossiers de candidatures pour la mécanique, la plomberie ou la menuiserie métallique, ne sont jamais acceptés. A qualification égale ou moindre, ce sont d’autres jeunes notamment de Tivaouane ou Notto Gouye Diama, recommandés, qui sont employés » soutient-il.
Ainsi, les populations de Ngadiaga exigent à Fortesa un forage pour l’accès à l’eau potable en qualité et en quantité, une électrification digne, un branchement au réseau électrique de la Senelec, un poste de santé et un collège d’enseignement moyen.
Pour apporter sa contribution aux populations de Ngadiaga, Birahim Seck, coordonnateur du Forum civil accompagnera techniquement et juridiquement toutes ces victimes directes des agissements des entreprises minières au Sénégal. D’après le leader du Forum civil, les autorités n’ont pas le droit de laisser tomber leurs fils et de laisser piétiner les fils et filles de Ngadiaga par une entreprise qui s’appelle Fortesa. Il poursuit : « Fortesa doit être appelée à la raison et respecter sa responsabilité sociétale d’entreprise. Cependant, il a dénoncé le manque d’éthique de responsabilité des autorités au tout début de l’incendie en invitant ces dernières à revenir à la raison.