La Tabaski 2023 est encore partie pour être une épreuve d’Hercule pour les ménages sénégalais. En proie à un contexte de crise économique accentué par le lourd climat politique, ils vont devoir se confronter cette fois aussi aux aléas d’une fête de Tabaski plombée par la rétention des stocks de certaines denrées de grande consommation comme l’oignon et/ou la pomme de terre, sur fond de spéculation de mercantis véreux, comme aussi par le déficit de moutons. En conférence de presse hier, mardi 20 juin, dans le cadre des rencontres gouvernement-presse, les ministres Abdoul Karim Fofana et Samba Ndiobène Ka ont abordé les questions liées aux préparatifs de la Tabaski, en mettant l’accent sur les impondérables et les impairs du marché.
APPROVISIONNEMENT DU MARCHE EN OIGNONS ET POMMES DE TERRE
Abdou Karim Fofana dénonce l’inflation domestique programmée
A quelques jours de la fête de Tabaski, l’oignon et la pomme de terre, deux denrées fortement consommées durant les fêtes se trouvent difficilement sur le marché. Hier, lors de la rencontre dénommée les « rencontres gouvernement-presse », le ministre du Commerce, de la consommation et des petites et moyennes entreprises, Abdou Karim Fofana, a laissé entendre que la production de l’oignon local est de 50 000 tonnes contre un besoin de 30 000 tonnes. Mais, ces deux denrées sont quasi introuvables sur le marché. Une situation agaçante, obligeant le ministre à dénoncer la rétention de stocks. « En effet, « le besoin en oignons est actuellement de 30 000 tonnes. Alors que la production locale est de 50 000 tonnes. Cependant, la rétention de stocks est à déplorer », regrette-il. « Il nous faut lutter contre les pratiques spéculatives. Nous sommes presque à 700 francs le kilogramme. Ce qui n’est pas normal », se désole Abdou Karim Fofana non sans annoncer l’importation de 10 000 tonnes d’oignons pour contrebalancer les choses. S’agissant de la pomme de terre, il précise qu’il n’y a pas besoin d’ouvrir le marché de l’importation. « Il y a déjà plus de 60 000 tonnes de pomme de terre dans certaines régions. La production va permettre aux populations sénégalaises de combler leurs besoins en cette denrée prisée », dira-t-il.
APPROVISIONNEMENT CORRECT EN MOUTONS
Le ministre Samba Diobène Ka admet le déficit
Hier, mardi 20 juin, lors des « rencontres gouvernement-presse », le ministre du Développement communautaire, de la solidarité nationale, de l’équité sociale et territoriale Samba Diobène Ka a tenté de rassurer les Sénégalais non sans admettre que le marché de Dakar est en déficit de 20 000 têtes comparativement à l’année passée (2022). « Il y a plus de 4000 moutons qui sont introduits quotidiennement dans la région de Dakar. Mais, il faut souligner un déficit de 20 000 têtes par rapport à l’approvisionnement en moutons l’année dernière », a dit Samba Diobène Ka. Le ministre du Développement communautaire, de la solidarité, de l’équité sociale et territoriale a rappelé que dans le passé le Sénégal importait plus de 550 000 moutons de Tabaski. Et le gouvernement, à travers le ministère de l’Elevage et des productions animales, a initié un programme important dit Programme national d’autosuffisance en moutons lancé en 2017. Selon lui, ce programme a permis de diminuer drastiquement l’importation de moutons de 550 000 à plus de 300 000 moutons. Cependant, il a reconnu qu’il y a encore énormément d’efforts à faire.
Source : Sudquotidien