Démarrage des cours à Tivaouane : les enseignants à l’attente d’apprenants
L’enseignement et l’apprentissage sont mis à rude épreuve avec l’hivernage qui se poursuit. Dans le département de Tivaouane, les enseignants sont toujours à l’attente des élèves. Selon Bounama Diop, directeur d’école dans cette localité, par ailleurs secrétaire général départemental du Syndicat démocratique des enseignants libres du Sénégal (Sydes), cette situation rend difficile l’exécution des programmes.
Depuis plusieurs années, les acteurs de l’éducation théorisent le slogan: «Ubi Tay, jang tay». Seulement dans plusieurs localités du Sénégal, cette expression relève de l’utopie. Plusieurs facteurs entrent ainsi en jeu rendant impossible le démarrage des apprentissages dès le premier jour ou semaine de l’ouverture. Dans le département de Tivaouane, deux semaines après la rentrée scolaire, ce n’est pas encore l’affluence dans les écoles. Seuls quelques parents ont laissé leurs enfants regagner les classes. Une situation qui empêche les enseignants de démarrer les programmes. Selon Bounama Diop, directeur d’école dans le département de Tivaouane, par ailleurs secrétaire général départemental du Syndicat démocratique des enseignants libres du Sénégal (Sydes): « dans cette situation, nous privilégions les révisions durant tout le mois d’octobre afin de permettre aux apprenants de retrouver leur marque, en l’absence des autres élèves.»
Dans cette localité, la majorité des écoliers sont toujours dans les champs aidant leurs parents pour les récoltes. D’autres qui sont partis en vacances n’ont pas encore rejoint le département. « Compte tenu de la situation de la rentrée, lorsqu’on parvient à parcourir les écoles au niveau de Tivaouane, les élaves ne sont pas encore dans les établissements. Le département de Tivaouane polarise beaucoup d’écoles en milieu rural, cause pour laquelle on avait demandé au niveau du ministère de l’Education nationale de scinder le département en deux dont Tivaouane ville et Tivaouane département. Malheureusement, ce n’est pas encore fait. Raison pour laquelle et compte tenu des travaux champêtres, les élèves sont encore dans les champs. Le matin dans les établissements, peu d’élèves arrivent à 9h alors que tout le personnel est sur place » a-t-il fait comprendre.
Parlant de la prise en charge des écoles dans cette localité, M. Diop a déclaré : « toutes les conditions sont réunies depuis bien avant la rentrée du personnel enseignant. On a convoqué les parents d’élèves avec l’appui des collectivités locales, les établissements ont été désherbés et nettoyés». Toutefois, il a renseigné une non-disponibilité des fournitures dans les écoles. « C’est un phénomène à déplorer. Jusqu’à présent, il y a des collectivités locales qui peinent à distribuer les fournitures, à part quelques rares communes dans le département » a-t-il soutenu. Selon l’enseignant, la disponibilité des fournitures scolaires dès la première semaine aux élèves peut aider à les motiver pour se rendre à l’école. «Les fournitures peuvent inciter les enfants non seulement à venir les récupérer mais savoir qu’on a démarré les cours. L’absence de ces outils contribue au fait que certains ne viennent pas à l’école, faute de moyens pour pouvoir en procurer. Et dans le département, les choses tardent à bouger », a avancé Bounama Diop. Et d’avancer : « dans nos écoles, depuis l’année dernière, nous n’avons pas reçu de fonds de l’Etat. La seule contribution reste celle des collectivités locales. Aujourd’hui, beaucoup de directeurs travaillent avec les moyens du bord pour l’entretien et le bon déroulement des apprentissages. »
Source : Sudquotidien