«La décision du Président de la République de remplacer Messieurs Doudou Ndir et Sambaré Diop respectivement Président et vice- président ainsi que d’autres membres non moins significatifs de la CENA à ce moment précis sous le prétexte qu’ils ont terminé leurs mandats est une décision inopportune tardive et inappropriée à ce stade du processus électoral parce que prise à contrario de la transparence de l’intégrité et de la stabilité du processus électoral des règles de la démocratie et de la bonne gouvernance. Car, cette décision intervient non seulement à quatre mois de la date du scrutin sans consensus de la classe politique sur la question contrevenant ainsi aux dispositions pertinentes de la charte de la CEDEAO sur la démocratie, la bonne gouvernance et la démocratie indiquant clairement ‘’qu’à six mois des élections aucune modification substantielle portant sur le processus électoral ne doit être prise par les autorités gouvernementales sans la réalisation d’un consensus entre les acteurs politiques».
A cela, s’ajoute le fait que cette décision intervient surtout au moment où la CENA sous la direction de Messieurs Doudou Ndir et Me Sambaré Diop venaient de se signaler par la prise d’une décision très courageuse dans le différend opposant le candidat Ousmane Sonko à l’administration électorale en l’occurrence la DGE et la DAF suite à la saisine dont elle avait fait l’objet par les avocats de Monsieur Ousmane Sonko. Elle a enjoint cette dernière «à prendre en relation avec tout service concerné du ministère chargé des élections les mesures nécessaires pour faire tenir à la disposition du mandataire de Monsieur Ousmane Sonko et ce dans les meilleurs délais la fiche de parrainage la clé USB ainsi que tout autre outil de collecte prévu par la loi».
Mieux, elle avait également estimé qu’en «l’état actuel de la procédure Monsieur Ousmane Sonko devait jouir de son statut d’électeur inscrit sur les listes électorales avec tous les droits y attachés».
Partant de tout cela, même si l’on sait par ailleurs que la plupart des membres de la CENA avaient terminé depuis longtemps leur mandat, on ne peut s’empêcher de penser que cette décision renvoie à la volonté maintes fois affichée des autorités au niveau le plus élevé de tout faire y compris en activant les institutions pour éliminer certains candidats dont Ousmane Sonko le principal leader de l’opposition de l’élection présidentielle du 25 février 2024. En conséquence, nous estimons que cette décision porte un coup dur à la crédibilité du processus électoral et risque si on y prend garde de remettre cause totalement l’organisation d’une élection apaisée démocratique et inclusive tant souhaitée par les électeurs, la plupart des acteurs politiques ainsi que les Observateurs nationaux et internationaux».
Source : Sudquotidien