Les tentatives de diabolisation sont une pratique politique connue sous nos cieux, mais elles sont sans limites quand il est question de Ousmane Sonko. Depuis qu’il a déclaré n’avoir jamais consommé un seul franc public indu, l’unique obsession des politiciens véreux est de convaincre l’opinion qu’il est aussi corrompu qu’eux. En vain !
De guerre lasse, non content de l’avoir radié, malmené puis écroué, on mobilise des médias étrangers pour le salir. Cette pratique de diabolisation a pris cette fois-ci un chemin qui a mis à nu l’inintelligence de ses instigateurs et de ses acteurs. Des acteurs qui jouent mal un scénario tout aussi mauvais ! Un navet !
Dire que l’argent du Qatar vient financer des activités politiques dans notre pays, c’est oublier que nous sommes au Sénégal où l’argent coule à flot pour entretenir une clientèle politique et obtenir des faveurs indues. Un argent dont nous sommes tous à peu près sûrs de l’origine douteux, voire illicite. En effet, dès lors que l’argent du contribuable vient financer des activités d’intérêt partisan, il devient illicite.
S’y ajoute que vouloir influencer l’opinion sénégalaise avec une accusation de financement étranger, c’est méconnaître la sociologie et l’histoire de son peuple. Ici, l’essentiel de ce qui fait vivre le Sénégalais provient de l’étranger à travers un flot ininterrompu d’argent et de produits depuis les indépendances. Nous sommes encore une société sous perfusion étrangère !
Pour en revenir au Qatar, rappelons qu’un des probables candidats à la prochaine élection présidentielle y vit depuis 7 ans, à sa sortie rocambolesque de prison dont les contours sont encore largement méconnus des Sénégalais. Qui peut jurer que Karim Wade, très implanté financièrement au Qatar, n’utilisera pas, pour sa campagne, des fonds qataris dont ignorera tout de l’origine licite ou illicite ? Personne ne s’en offusque. Pire, toutes les manœuvres législatives ont été faites pour lui permettre de figurer parmi les candidats à la présidentielle de février 2024, en dépit de sa condamnation définitive et d’une amende pendante de 138 milliards de nos francs. Il se dit même que le président sortant aurait une préférence pour Wade fils, les espoirs portés sur le candidat de son camp se réduisant comme peau de chagrin.
Sérieusement, cette accusation de financement qatari est une gaminerie politique comme on en connaît souvent chez nous. D’ailleurs, un simple regard sur le parcours des deux personnages qui entretiennent ce débat démontre à quel point ils sont disqualifiés pour parler d’argent douteux. On ne leur connaît un métier autre que celui de journaliste, qui n’a jamais enrichi personne. Or, il est clair que les investissements immobiliers de l’un et le train de vie de l’autre sont sans lien avec leurs revenus. D’où provient cette fortune ?
Cette affaire d’argent qatari cache en outre une accusation beaucoup plus grave dirigée contre la communauté mouride. Le torchon du « Canard Enchainé » mentionne en effet que cet argent (20 millions de dollars selon un des mercenaires) aurait été versé aux mourides pour les convaincre de voter pour l’homme politique Ousmane Sonko. C’est très grave, car il s’agit là d’une accusation de corruption pure et simple. Certains commentateurs ont indiqué que cet argent a pu servir à organiser des manifestations de résistance qui se sont soldés par tant de morts et de dégradation dans notre pays. Accusation encore plus grave !
L’argument le plus simple contre cette accusation est le fait que Touba demeure la seule commune au Sénégal où les manifestations politiques sont totalement interdites. De plus, s’agissant des soubresauts de mars 2021 visés par les accusations, c’est le Khalife général des mourides lui-même qui avait envoyé une délégation pour demander à l’opposition d’arrêter les manifestations, dont l’intensité était en passe de renverser le régime. Bien après cet épisode, il a reçu Ousmane Sonko pour le tancer en public et lui rappeler l’importance de la préservation de la vie humaine. Comment une personne aussi hostile à la violence peut-elle cautionner la réception de fonds pour déstabiliser l’Etat ?
À y regarder de près, ceux qui ont ressorti cet article du « Canard » (boiteux) ne sont pas intelligents. En effet, ils s’attaquent non pas à un homme politique, mais à toute une communauté. Et dans les deux cas, il s’agit d’un tissu de « yerimeries » et de « madiambaleries » dont le manque de crédibilité demeure la caractéristique commune. Je ne m’attarderai pas sur les gesticulations de ce député qui ne comprend même pas les tenants du scénario dans lequel il n’est qu’un piètre acteur.
Finalement, en tentant de salir un homme, on se retrouve à insulter une digne communauté : les mourides. C’est là que se situe le vrai scandale. En définitive, les mercenaires ont évoqué de l’argent « sale » pour finalement se salir eux-mêmes.