Les journalistes qui travaillent sur les questions environnementales font l’objet de nombreuses attaques. A la veille de la Journée mondiale de la liberté de la presse, célébrée ce vendredi 3 mai avec comme thème, «La presse au service de la planète : le journalisme face à la crise environnementale», consacrant «l’importance du journalisme et de la liberté d’expression dans le contexte de la crise environnementale», le secrétaire général de l’Onu, António Guterres, demande plus de liberté pour les professionnels des médias.
La Journée mondiale de la liberté de la presse, célébrée ce vendredi 3 mai 2024, est consacrée à l’importance du journalisme et de la liberté d’expression dans le contexte de la crise environnementale mondiale actuelle. Ainsi, le Thème retenu pour cette 31ème édition est : «La presse au service de la planète : le journalisme face à la crise environnementale». Sur ce, le secrétaire général des Nations Unies juge que, «le monde traverse une situation d’urgence environnementale sans précédent qui menace l’existence même de la génération actuelle et des générations futures». Et, «les journalistes et professionnels des médias ont un rôle clé à jouer à cet égard, en informant et en éduquant. Les médias locaux, nationaux et internationaux peuvent placer la crise climatique, la perte de biodiversité et l’injustice environnementale sous les feux de l’actualité».
Selon António Guterres, grâce au travail des journalistes, «les gens finissent par comprendre la situation critique que connaît notre planète, se mobilisent et ont les moyens d’agir en faveur du changement. Les professionnels des médias montrent également la dégradation de l’environnement. Et face au vandalisme environnemental, ils apportent des preuves qui permettent d’amener les responsables à rendre compte de leurs actes».
«QUELQUE 750 JOURNALISTES OU ORGANES D’INFORMATION TRAITANT LES QUESTIONS ENVIRONNEMENTALES ATTAQUES… »
Il note aussi «qu’il n’est pas surprenant que des personnes, des entreprises et des institutions puissantes ne reculent devant rien pour empêcher les journalistes de l’environnement de faire leur travail. La liberté des médias est attaquée de toutes parts. Et le journalisme de l’environnement est une profession de plus en plus dangereuse. Des dizaines de journalistes qui couvraient des sujets tels que l’exploitation minière ou forestière illicite, le braconnage ou d’autres problèmes environnementaux ont été tués au cours des dernières décennies».
Seulement, António Guterres désapprouve, en outre, le fait que, «dans la grande majorité des cas, personne n’a eu à rendre de comptes». D’ailleurs, relève l’Onu, pour s’en désoler, «quelque 750 journalistes ou organes d’information traitant les questions environnementales ont été attaqués ces quinze dernières années. Et la fréquence de ces attaques va croissant». Parmi les atteintes contre les journalistes, l’Onu fustige également «les actions en justice, qui sont utilisées pour censurer, réduire au silence, arrêter et harceler ces journalistes, tandis les propagateurs de fausses informations sur le climat, qui sont aujourd’hui légion, ne cessent de battre en brèche des solutions qui ont fait leurs preuves, notamment les énergies renouvelables».
«SANS LIBERTE DE LA PRESSE, NOUS N’AURONS AUCUNE LIBERTE»
L’Organisation des Nations Unies salue «le travail extrêmement précieux qu’accomplissent les journalistes et les professionnels des médias pour que le public soit informé et mobilisé». Elle engage, dès lors, tous les Etats et autres acteurs socioéconomique à œuvrer pour garantir la liberté de la presse. « Je demande donc aux gouvernements, au secteur privé et à la société civile de se joindre à nous à l’heure où nous réaffirmons notre engagement à protéger la liberté de la presse et les droits des journalistes et des professionnels des médias partout dans le monde».
Auparavant, tout en se disant «choqué et consterné par le nombre de journalistes qui ont été tués lors des opérations militaires menées par Israël à Gaza», le patron de l’Onu montre que «Sans faits, nous ne pouvons lutter contre la mésinformation et la désinformation. Sans obligation de rendre des comptes, nous n’aurons pas de politiques solides. Sans liberté de la presse, nous n’aurons aucune liberté. La liberté de la presse n’est pas un choix, c’est une nécessité».
Source : Sudquotidien