Emploi des jeunes, justice, foncier : Diomaye dévoile son agenda

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En conférence de presse avant-hier, samedi 13 juillet 2024, le président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, s’est engagé à promouvoir des politiques qui encouragent la création d’emplois. Il a aussi annoncé une réforme du foncier et un mouvement dans la magistrature, prochainement.

 Le président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, a fait face à la presse avant-hier, samedi 13 juillet 2024. Lors de cet exercice d’échange avec ses compatriotes et la communauté étrangère via la presse nationale, après plus de trois (3) mois de gouvernance, il est revenu sur ses priorités qui sont, entre autres, l’emploi des jeunes, la réforme de la justice et la gestion du foncier. Répondant à une question des journalistes sur l’emploi des jeunes, le président de la République s’est dit convaincu des difficultés à ce niveau et compte mettre en place une politique basée sur l’agriculture pour lutter contre le chômage. Il mise aussi sur l’implication d’un secteur privé fort et le développement des secteurs primaires et tertiaires.

Face aux journalistes, il a aussi évoqué des actions qui ont été menées pour stabiliser le prix de l’eau qui devait être revu à la hausse, si l’Etat n’avait pas sévi à temps. «Mon prédécesseur et son équipe ont pris un arrêté, le 29 mars 2024, pour augmenter le coût de l’eau consommé par les ménages. À peine installé, je risquais de faire face à des mécontentements des populations dus à des factures élevées ; ce qui est anormal», a expliqué le chef de l’Etat.

THIES : 1104 PARCELLES OCTROYÉES À 9 PERSONNES A MBOUR 4 ET 16.186 TERRAINS A 34 PERSONNES DANS LA NOUVELLE VILLE

Le président Bassirou Diomaye Faye est revenu sur les problèmes fonciers, notamment la situation sur le littoral (Domaine public maritime), les sites de la nouvelle ville de Thiès (Thiès Ville Neuve) et de Mbour 4 où il a ordonné l’arrêt de toutes activités depuis le début du mois de mai dernier.  «J’ai reçu le rapport sur le site de Mbour 4 ce matin (la matinée de samedi dernier, ndlr). Vous trouvez normal que 9 personnes soient attributaires 1104 parcelles sur le site de Mbour 4 ?», a questionné le chef de l’Etat lors du face à face avec les journalistes, informant qu’il va recevoir le rapport sur le littoral, les jours à venir.

Non sans relever que, toujours à Thiès, des hectares ont été attribués à des gens qui n’étaient pas dans le besoin. En attente, il a aussi dénoncé le fait que 34 personnes se partagent 16.186 parcelles dans la nouvelle ville de Thiès (Thiès Ville Neuves). «Nous allons reprendre le lotissement et réaffecter équitablement les parcelles aux populations. Ce n’est pas parce que vous êtes proche de l’autorité qu’on doit vous demander votre carte nationale d’identité pour vous octroyer un hectare (ou plus). Dans la tête, dans le cœur de chaque travailleur, il n’y a qu’une préoccupation : avoir une maison. La maison, c’est la sécurité», a insisté le président Faye qui a précisé qu’un hectare égale 34 à 35 parcelles voire plus.

PARTENARIAT AGROBUSINESS- EXPLOITATIONS FAMILIALES, UNE ALTERNATIVE AUX CONFLITS FONCIERS EN MILIEU RURAL

Par la même occasion, le président Bassirou Diomaye Diakhar Faye a annoncé une nouvelle réforme foncière afin de mieux contrôler l’octroi des terres. N’empêche, il a fustigé les conflits fonciers récurrents en milieu rural où dominent les exploitations familiales qui doivent être renforcées pour contribuer largement à la souveraineté alimentaire. «Au nom du Domaine national, des populations qui cultivent des terres depuis des générations ne peuvent pas avoir de titres de propriété pour prétendre à un prêt bancaire pour les mettre en valeur. Au même moment, des gens puissants accaparent ces terres, se font établir des titres de propriété, qu’on refuse pourtant aux autochtones, sous prétexte qu’elles ne sont pas exploitées. Bien sûr que si vous passez dans ces zones en saison sèche vous ne trouverez rien, parce que les paysans, des exploitants familiaux, n’ont pas d’eau pour les mettre en valeur, ils attendent l’hivernage. Donc, ne serait-il pas plus judicieux de s’associer : l’agrobusiness apporte le financement et les ruraux la terre et la main d’œuvre. Ce qui arrangerait toutes les parties et éviterait des conflits fonciers». ?    

VERS UNE «LOI DE DÉFENSE ET DE LA SÉCURITÉ NATIONALE», POUR UNE DOCTRINE SÉCURITAIRE PROPRE AU SÉNÉGAL

Revenant à la sécurité, le chef de l’Etat a promis une «loi de défense et de la sécurité nationale» pour permettre au Sénégal de disposer de sa propre doctrine sécuritaire. En outre, le Sénégal ne s’engage pas à rompre ses liens avec la France, ni s’opposer à la présence des militaires français sur son sol. Pour Bassirou Diomaye Faye, si des modifications doivent intervenir, la décision sera prise après discussions avec les autorités françaises.

JUSTICE : DIOMAYE ANNONCE UN CHAMBOULEMENT DANS LA MAGISTRATURE

Le Chef de l’Etat, s’est prononcé sur la Justice. Tout en annonçant des mouvements dans la magistrature avec la tenue, dans les prochains jours, du Conseil supérieur de la magistrature,  il a informé avoir reçu, depuis plusieurs semaines, une proposition de mouvement dans ce sens. Mais ce futur chamboulement a été mûrement étudié. S’agissant du retrait ou non de l’Exécutif du Conseil supérieur de la Magistrature (CSM), le président soutient que la question n’est pas encore tranchée. Mieux, il compte lire le rapport général des Assises de la Justice, notamment les arguments de ceux qui militent pour le départ de l’Exécutif du CSM et de ceux qui défendent son maintien au sein de cette instance, avant de prendre toute décision. Concernant les morts pendant les évènements qui ont eu lieu entre mars 2021 et mars 2024, et pour qui des voix continuent de réclamer des enquêtes et une suite judiciaire, il a promis que justice leur sera rendue, sans entrer dans les détails.

 

Source : Sudquotidien

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