Batailles politiques à l’Assemblée, entre coups de théâtre et coups de gueule

Les quotidiens parvenus jeudi à l’APS suivent avec attention et une certaine perplexité les “rebondissements politiques” à l’Assemblée nationale, où les députés sont convoqués en plénière pour examiner plusieurs projets de lois, à l’initiative du président de la République, alors même que l’agenda des députés de l’opposition portait sur une motion de censure pour faire tomber le gouvernement.

“Journée à rebondissements”, peut-on lire à la une du quotidien Le Soleil, en référence à l’enchaînement des évènements ayant conduit à la convocation d’une session extraordinaire de l’Assemblée nationale par le chef de l’Etat pour examiner plusieurs projets de loi.

Le président de l’Assemblée nationale avait auparavant convoqué le bureau de l’institution parlementaire pour un ordre de jour non spécifié mais qui portait certainement sur la motion de censure déposée par le groupe parlementaire de l’opposition.

La convocation de cette session extraordinaire de l’Assemblée nationale est la “riposte fatale” du président Bassirou Diomaye Faye à la motion de censure projetée contre le gouvernement. “Ça tire dans tous les sens”, fait observer Le Mandat, pointant une “situation tendue” au sein de l’institution parlementaire.

“Coup Ko contre coup de Jarnac !”, comme une réponse du berger à la bergère, s’exclame Sud Quotidien, dans une sorte d’”escalade”, selon le mot du même journal, lequel note que Bassirou Diomaye Faye “a freiné le processus de dissolution du gouvernement via la motion de censure déposée par la majorité avant-hier, mardi 3 septembre”.

“Diomaye-Sonko fait ‘échec’ à Benno”

“Pis, ajoute Sud Quotidien, pour apporter une cinglante réplique aux députés qui ont rejeté son projet de loi visant à modifier la Constitution dans le but de supprimer le Haut conseil des collectivités territoriales (HCCT) et le Conseil économique, social et environnemental (CESE) […], le chef de l’Etat a, par décrets, mis fin aux fonctions de leurs présidents”.

Le Premier ministre, dans le même temps, “a demandé le blocage des comptes de ces deux institutions tout en annonçant le démarrage imminent de la traque des biens supposés mal acquis et la dissolution de l’Assemblée nationale”, indique la même publication.

“Diomaye-Sonko fait ‘échec’ à Benno Bokk Yaakaar (BBY)”, lit-on à la une de Vox Populi. Le journal Le Quotidien exhume, pour sa part, le slogan de campagne du duo au pouvoir, en affichant “Sonko Moy Diomaye”, pour dire que le président de la République et son Premier ministre sont les deux faces d’une même pièce.

Le Quotidien se demande “si le pouvoir ne chercherait pas ‘à manœuvrer pour annihiler’ cette volonté de l’opposition de voter la motion de censure à temps voulu”. “Jeu de ruse”, tranche Walfquotidien.

“Le traquenard de Diomaye”, titre sur le même sujet le quotidien L’As, selon lequel “sauf coup de théâtre”, la stratégie mise en place par le président de la République devrait lui permettre de “gagner du temps jusqu’au 12 septembre, date à laquelle il pourra dissoudre l’Assemblée nationale et permettre à son PM d’échapper à une motion de censure”.

La reddition des comptes ”va s’étaler autant qu’il faudra”

“Bassirou Diomaye Faye ne lâche rien. Dans cette bataille contre Benno, il aura usé de toutes ses armes pour faire obstruction à la motion de censure de Abdou Mbow et Cie et imposer son agenda”, constate Bès Bi Le Jour.

Le quotidien Enquête fait observer par sa décision de convoquer l’Assemblée nationale en session extraordinaire, le président Bassirou Diomaye Faye “coupe l’herbe sous le pied de Benno”, et “met temporairement de côté la motion de censure déposée par l’opposition”.

Plusieurs quotidiens parmi lesquels L’info annoncent par ailleurs que la reddition des comptes ”va démarrer maintenant et s’étaler autant qu’il faudra. Maintenant, tout est fin prêt pour faire toute la lumière sur les scandales financiers”, insiste ce journal en citant le Premier ministre Ousmane Sonko.

”Nous avons pris des mesures conservatoires pour les empêcher de quitter le pays, ajoute le chef du gouvernement dans des propos rapportés par Source A, en référence aux dignitaires de l’ancien régime. Nous avons des preuves de toutes leurs malversations et ils vont rendre compte”.

”Dans les jours à venir, c’est par dizaines qu’ils vont rendre compte”, dit-il dans d’autres déclarations reprises par Les Echos. Le Premier ministre précise toutefois que “3 ou 4 d’entre eux ont pu s’échapper mais ils sont localisés à Dubaï et au Canada”.

 

Source : Senego

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