Pape Mbaye Marie Sylla, secrétaire général du Sels/A : « Sans la stabilité politique, on ne peut pas avoir une stabilité sociale qui va permettre aux enfants d’apprendre … »
« Vous avez raison de dire que depuis un certain temps, le système éducatif connait des contreperformances, en tout cas si on se fonde sur les résultats enregistrés depuis un certain temps. Cette année également, le taux d’échec au niveau des différents examens sont élevés. Nous avons 34% de taux d’échec au CFEE, 26% au BFEM, 49% au Baccalauréat. Parmi les causes, il y a les crises préélectorales. Tout le monde qu’il y a eu ces cinq dernières années une grande instabilité politique qui a occasionné la fermeture par moment des établissements scolaires et également la retenue des enfants à la maison par les parents pour plus de sécurité. Deuxième élément, on peut aussi pointer les grèves et les nombreuses fêtes scolaires et religieuses surtout qui font que les apprenants ont une formation tronquée. Donc, ils ne terminent pas toujours les programmes et n’ont donc pas le niveau requis pour réussir aux examens de fin d’année pour ne pas dire aux examens de fin de cycle. On peut également, dans un troisième temps, citer les programmes qui sont lourds et inadaptés aux besoins des élèves. Ce qui fait que les apprenants manquent souvent de motivations. Comme dernier élément explicatif, nous pouvons convoquer le manque d’enseignants qui entraine parfois dans beaucoup d’établissements une réduction des heures d’apprentissages. Parfois en Mathématiques, là où les élèves doivent six heures de temps, ils en font quatre. Il y a également les sureffectifs dans certaines salles de classe où on peut compter jusqu’à 80 ou 100 élèves. Ce qui ne facilite pas la pédagogie différenciée et la remédiation ».
« Pour les solutions, je pense d’abord qu’il faut qu’on aille dans le sens d’une stabilité politique qui est de la responsabilité des politiciens parce que sans la stabilité politique, on ne peut pas avoir une stabilité sociale qui va permettre aux enfants d’apprendre dans un climat apaisé et c’est important du point de vue psychologique ».
« Instaurer avec les syndicats d’enseignants un dialogue sincère, inclusif »
« La deuxième chose, c’est qu’il (gouvernement) faut instaurer avec les syndicats d’enseignants un dialogue sincère, inclusif pour surtout prendre en charge les revendications des enseignants mais aussi surtout prévenir les grèves, les crises scolaires et en cas de crise essayer de trouver les solutions dans les meilleurs délais. Il faut aussi une révision et un allègement des programmes scolaires (pour une meilleure prise en compte des besoins en formation des élèves) et une amélioration du système d’évaluation ».
Source : Sudquotidien
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