Présentation des ouvrages «Ubuntu» et universaliser « l’humanité par les moyens d’humanité » du Pr Souleymane Bachir Diagne : Quand l’universel se forge à travers le dialogue des cultures et la reconnaissance mutuelle !

La présentation des deux nouvelles publications du Professeur Souleymane Bachir Diagne, tenue samedi 18 janvier 2025, à L’Harmattan, a été marquée par des réflexions profondes sur la philosophie et l’universalité. L’événement, organisé dans le cadre des « Arthéroges de la matinée », a rassemblé des universitaires, des éditeurs, des étudiants et un large public, témoignant de l’impact intellectuel et académique du Professeur Diagne.

Les deux ouvrages, bien que distincts dans leurs thématiques, partagent un point commun : l’exploration du lien entre le particulier et l’universel. Le Professeur Diagne y développe une réflexion qui établit que l’universalité n’est pas un concept intemporel et abstrait, mais une construction active ancrée dans les réalités culturelles et historiques. L’idée centrale repose sur l’humanité en tant que processus collectif et réciproque.

Les points forts des échanges ont été la construction de l’humanité, l’impact de la philosophie dans la société et les références au concept d’Ubuntu. Le Professeur Diagne a expliqué que l’universalité se forge à travers le dialogue des cultures et la reconnaissance mutuelle. Elle repose sur l’idée que « devenir humain » implique une co-construction avec autrui, un principe résumé dans le mot bantou Ubuntu, que l’auteur associe à l’idée de « co-humanité ».
Lors de ses interventions, le philosophe a insisté sur le rôle de la réflexion philosophique dans les enjeux contemporains. Selon lui, la philosophie, loin d’être un luxe intellectuel, est une nécessité pour éclairer les décisions politiques et sociales, particulièrement dans des contextes de crises.

Les références au concept d’Ubuntu

Le Professeur Diagne a longuement commenté l’éthique d’Ubuntu, expliquant son émergence comme concept politique en Afrique du Sud post-apartheid. Il a également exploré les parallèles avec des notions similaires dans d’autres cultures africaines, comme Nité en wolof, qui évoque également l’idée de responsabilité et de devenir humain par l’intermédiaire des autres.

Dans Universaliser « l’humanité par les moyens d’humanité » ( Albin Michel, 2024), le Pr Souleymane Bachir Diagne explore la notion d’universalité en mettant l’accent sur la nécessité d’un dialogue interculturel. Le philosophe réfléchit sur ce que signifie être « universel » dans un monde marqué par la diversité culturelle et les différences historiques. Il plaide pour une conception de l’universalité qui ne soit pas uniforme ou dominatrice, mais qui s’enrichisse des particularités culturelles et des spécificités locales. Le livre du Pr Bachir Diagne s’inscrit dans une démarche philosophique consistant à déconstruire les hiérarchies des systèmes de pensée pour promouvoir une mondialité basée sur la pluralité et l’échange, où chaque cuture contribue à une humanité commune sans nier sa propre singularité.

L’événement a été ponctué de questions et de débats sur l’applicabilité des idées développées par le Professeur Diagne. Les participants ont discuté de la manière dont ces concepts pourraient être intégrés dans les curriculums éducatifs et les pratiques politiques. Cette matinée de réflexion a mis en lumière la profondeur et la pertinence des travaux de Souleymane Bachir Diagne, dont les publications récentes invitent à repenser la philosophie comme un outil de transformation sociale et de construction d’une humanité partagée. Le message d’universalité et d’interconnexion a résonné fortement auprès des participants, consolidant l’importance de ces contributions dans le paysage intellectuel contemporain.

 

 

Sudquotidien

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