L’Enseignant chercheur agrégé d’économie, Felwine Sarr, prédit des lendemains très difficiles que les nouvelles autorités auront beaucoup de mal à atténuer après la publication du rapport de la Cour des comptes sur l’état des finances publiques de 2019 à 2024. Invité de l’émission Objection de la radio Sudfm (privée) hier, dimanche 16 février, l’Economiste et Enseignant-chercheur à Duke University (Durham, Caroline du Nord, États-Unis), jugeant « très inquiétante » la situation actuelle des finances publiques a invité les Sénégalais à se serrer la ceinture pour surmonter cette épreuve qui n’est pas une « fatalité ».
Le rapport de la Cour des comptes sur l’état des finances publiques de 2019 à 2024 continue de susciter des réactions. C’est le cas de la sortie de l’Economiste et Enseignant-chercheur à Duke University (Durham, Caroline du Nord, États-Unis), Felwin Sarr qui a exprimé ses vives craintes sur l’impact de la mauvaise gestion des ressources publiques dans la gouvernance du pays, au cours des prochaines années. Invité de l’émission Objection de la radio Sudfm (privée) hier, dimanche 16 février, Felwin Sarr bien que saluant « l’exercice de reddition des comptes » initié par le régime place à travers la publication de ce rapport, a prédit des lendemains très difficiles pour notre pays que les nouvelles autorités auront beaucoup de mal à atténuer. « Une dette de 99 % du PIB, c’est énorme. Il y a 12 ans, le ratio de la dette par rapport au PIB était autour de 35 %. Il faut rappeler que le Sénégal est dans le pacte de convergence de l’UEMOA qui lui impose un ratio dette sur PIB inférieur à 70 % », a-t-il fait remarquer avant de rappeler.
« Dans les années 1980, il y a eu une crise de la dette et il y a eu des initiatives Pays pauvres très endettés qui ont permis un allègement de la dette du Sénégal vers les années 1996-2000. La dette était revenue à des ratios raisonnables. Depuis, il y a eu un surendettement incroyable, une trajectoire exponentielle ».
Poursuivant son analyse, l’Enseignant chercheur agrégé d’économie, co-fondateur avec Boubacar Boris Diop de la maison d’édition « Jimsaan » juge « très inquiétante» la situation actuelle des finances publiques qui pourrait avoir un impact considérable sur la gouvernance du pays. « Avec un déficit de 12 % et une dette de 99 %, cela veut dire qu’on n’a plus d’espace budgétaire. Si le Sénégal est affecté par des chocs, on aura du mal à y faire face. Cela veut dire qu’on va consacrer beaucoup de ressources à rembourser le service de la dette. Ce sont des ressources qu’on ne va pas mettre dans l’éducation, dans la santé, dans les infrastructures. Et ça veut dire aussi beaucoup de choses : les taux d’intérêt vont augmenter » a-t-il prévenu avant de tempérer. « Ce n’est pas une fatalité. On peut bel et bien rendre le ratio dette sur PIB à des niveaux soutenables comme certains pays l’ont fait, en prenant les mesures qu’il faut. Il faudra juste serrer la ceinture ».
Sudquotidien
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