Qui ne reconnaît pas ce « pistolet »?

Il était pointé sur le front de tout employé ou visiteur dans les ministères, directions, entreprises publiques et privées au temps de la pandémie. En ma qualité de directeur de Dabakh Fm, c’est tout ce que nous avons reçu comme dons de la Mairie de Tivaouane, avec quelques bouteilles d’eau de javel et de savons liquides.

Pour rappel Dabakh FM a offert des denrées alimentaires à 70 familles pendant le confinement où les ménages vulnérables peinaient à assurer les repas quotidiens.

Dabakh FM organisait aussi tous les jours une émission de sensibilisation pour rappeler les gestes barrières et les bons comportements, et pour faire respecter les décisions des autorités.

En sus de ces initiatives, la radio produisait aussi un magazine en collaboration avec l’Urac pour contrecarrer la désinformation, car faudrait-il le rappeler, cette période a été marquée par une effervescence de l’infodémie.

Et l’une des anecdotes marquantes de cet épisode du COVID-19 est le fameux « cas importé de Touba à Tivaouane » qui avait suscité un tollé incroyable, causé par la stupeur générale des populations. La radio a joué un rôle déterminant pour déconstruire le discours stigmatisant dont les conséquences seraient encore plus graves que la pandémie elle-même. Et tout Tivaouane avait magnifié ce travail de sensibilisation qui avait contribué à ramener la sérénité au sein de notre communauté.

Aujourd’hui avec le recul, je ne peux m’empêcher de poser certaines questions qui me taraudent l’esprit :

– Pourquoi ce travail important de Dabakh Fm n’a jamais été reconnu à sa juste valeur par les autorités (notamment locales)?

– En quoi les autres acteurs qui ont reçu des centaines de millions sur les fonds COVID sont plus méritants que Dabakh FM qui n’a jamais cessé d’être au service de sa communauté pour lui apporter la bonne information?

– Pourquoi certains ont-ils attendu le moment le plus critique de notre histoire, où tous les Sénégalais s’inquiétaient sur l’avenir du pays et du monde, pour opérer un pillage sans précédent de nos ressources financières?

Voilà entre autres questions qui me poussent à manifester un soutien sans équivoque et sans ambage aux nouvelles autorités et à la justice, pour que tous les responsables soient sanctionnés à la hauteur du préjudice qu’ils ont causé à la nation sénégalaise.

Je garde précieusement cet objet dans le tiroir de mon bureau, car il me rappelle beaucoup de souvenirs.

PS : Vous verrez sur le thermomètre le nom de la Fondation Servir le Sénégal l’ex première dame et sur l’autre face le nom du Groupe Excaf Télécom. Je dis ça, je dis rien