Meurtres et agressions au Sénégal : Y-a-t-il un rapport avec les réseaux sociaux ?
Meurtres et agressions au Sénégal : Y-a-t-il un rapport avec les réseaux sociaux ?
Cette vague de violences dans notre société mérite une attention particulière de la part des chercheurs, leaders d’opinion et des gouvernants. Pour ma part, je crois qu’il serait intéressant de diligenter des études sur les effets psychologiques des réseaux sociaux sur les Sénégalais.
En effet, je soupçonne une déshumanisation progressive due à la surexposition à des images et pratiques choquantes qui banalisent la violence surtout chez les jeunes et les personnes d’un certain profil. Nos smartphones causent des dégâts insoupçonnés qu’il faut élucider, afin de définir des stratégies de sensibilisation adaptées et attractives qui peuvent concurrencer les types de contenus aux effets psychologiques néfastes.
L’éducation au numérique a été négligée et une population avec un niveau d’instruction relativement faible n’est pas du tout préparée à cette invasion idéologique dont la plus symbolique demeure le réseau chinois Tik-tok qui est une arme de destruction massive silencieuse dans une perspective d’utilisation non-encadrée.
Aujourd’hui, presque tout le monde est connecté à ces réseaux, du mendiant du coin, au soulard du quartier en passant par le charrettier ou lutteur venu de son village lointain en milieu urbain pour trouver l’Eldorado. Tout ce beau monde ne saurait avoir le niveau requis pour apprivoiser ces jungles virtuelles où le libertinage et la brutalité trouvent un terrain d’expression sans limites.
L’un des défis les plus difficiles à relever pour un créateur de contenus est d’allier l’utile à l’agréable, en offrant un contenu qui valorise le savoir universel ou la promotion des vertus avec une dose de fun. Car admettons que c’est ce fun qui aujourd’hui capte les esprits et amène certains à confondre monde virtuel et réalité, dont la frontière est de plus en plus difficile à situer.
Chez nous, Internet est une véritable jungle qui échappe à toute forme de contrôle institutionnel dans le souci de préserver les esprits les plus vulnérables, notamment les jeunes et les analphabètes. Et cela me semble étroitement lié à cette explosion de violences qui n’est que l’effet de l’abêtissement et de la déshumanisation des masses profanes.
Les nouvelles autorités sont singulièrement interpellées par ce post.
Chérif Abdoul Aziz Touré
Directeur de Dabakh FM
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