Le Parti démocratique sénégalais (Pds) veut-il faire échouer l’initiative de création de la plateforme de l’opposition initiée par la coalition Yewwi Askan wi. En effet, approchée par une délégation du « groupe de contact » de la coalition Yaw, les responsables du parti libéral qui s’était déjà illustrés par le passé par des positions unilatérales ont opposé leur refus de s’allier avec l’ancien Premier ministre, Aminata Touré dans le cadre de cette plateforme.
Derrière qui, du Parti démocratique sénégalais (Pds) ou de l’ancien Premier ministre Aminata Touré, les responsables de la coalition Yewwi vont-ils se ranger dans le cadre de leur démarche pour la mise en place de la plateforme de l’opposition ouverte à toutes les forces vives pour la défense de la République ? En effet, approchée par une délégation du « groupe de contact » de la coalition Yewwi Askan Wi, conduite par le président de ladite coalition, Habib Sy, le jeudi 4 mars dernier, la direction du Parti démocratique sénégalais (Pds) tout en donnant son accord de principe pour faire partie de cette plateforme, a opposé son véto à l’adhésion de l’ex-Pm Aminata Touré qu’il accuse d’être l’un des « principaux responsables du recul de l’Etat de droit, de la démocratie… ». Il faut dire que cette position du Pds qui s’était déjà illustré par son abstention lors de la délibération du bureau de l’Assemblée nationale sur la déchéance du mandat de député de l’ancien Premier ministre suscite une controverse. Et pour cause, depuis 2016, l’ancien parti libéral au pouvoir ne cesse de se faire remarquer à travers des positions très controversées consistant notamment à se désolidariser systématiquement de toutes les initiatives de l’opposition contre le régime. Il en est ainsi à l’Assemblée nationale où les députés du groupe parlementaire « Libertés, démocratie et changement » de la coalition Wallu Sénégal ne cessent de surprendre par leur démarche singulière.
En effet, alors qu’ils étaient engagés dans le cadre de leur inter-coalition avec leurs camarades de Yewwi Askan Wi aux dernières élections législatives, à unir leurs forces pour imposer un nouvel rapport de force au régime en place à l’Assemblée nationale grâce à leurs 80 sièges, des députés du Pds ne sont jamais acquittés de leur engagement. Il en a été ainsi lors du vote de la motion de censure déposée par leurs collègues du groupe Yewwi Askan Wi. Prétextant qu’ils n’ont pas été associés à la préparation de ce texte, Mamadou Lamine Thiam, président du groupe parlementaire « Libertés, démocratie et changement » et ses camarades n’ont pas voté pour. A cela, il faut également ajouter le vote du projet de Loi de finance initiale 2023 communément appelé budget 2023. En effet, si leurs camarades de Yewwi Askan Wi ont voté contre le budget des institutions pour se conformer à leur appel à la suppression du Haut conseil des collectivités territoriales, considérée comme institution budgétivore lors de la campagne, des députés du Pds ont voté tous les budgets des ministères. Cette démarche s’inscrit en porte à faux avec la position de leur groupe parlementaire de voter contre le budget 2023 qui avait exigé la déclaration préalable de politique générale du Premier ministre avant l’examen du projet de budget 2023.
Outre cette démarche singulière des députés du groupe parlementaire « Libertés, démocratie et changement » à l’égard de leurs collègues de Yewwi Askan wi, on peut également citer plusieurs autres revirements de la direction du Pds à l’égard des initiatives de l’opposition dont le volte-face à la veille du lancement de la coalition Yewwi Askan wi « libérez le peuple » 2 septembre 2021 dernier. En effet, alors qu’il avait été annoncé parmi les initiateurs de cette coalition de l’opposition avec le Pastef d’Ousmane Sonko, Taxawu Senegaal de l’ex-maire de Dakar Khalifa Sall et le Parti de l’unité et du rassemblement (Pur) en perspective des élections locales et des législatives 2022, le Pds s’est finalement retracté. En 2019, le Pds dont le candidat, Karim Wade, a été écarté par le Conseil constitutionnel de la liste de la présidentielle a refusé de soutenir officiellement les 4 autres candidats en compétition avec l’actuel chef de l’Etat. Deux ans auparavant, en 2017, le Pds avait également claqué à quelques jours des élections législatives du 30 juillet 2017, la porte du Front pour la défense du Sénégal/ Mànko Wattu Sénégal lancé en septembre 2016 par la quasi-totalité des partis politiques de l’opposition pour former sa propre sa propre coalition.
#Source : Sud quotidien