C’est la surenchère dans l’espace politique. Les discours prononcés de part et d’autre participent à crisper davantage le climat déjà délétère que vit le pays. L’opposition, comme annoncé, compte mettre en branle une série de manifestations à partir de ce 29 mars, au moment où, le chef de l’Etat affirme que “tout fauteur de trouble sera sanctionné”. Une situation qui inquiète le secretaire général du Cadre Unitaire de l’Islam au Sénégal (CUDIS), le docteur Cheikh Gueye. Alors qu’une semaine sous haute tension s’annonce, Dr Cheikh Gueye considère qu’au vu de la solennité du moment (Ramadan, Carême), « une pause politique devrait être marquée ». « Je pense qu’il faut suspendre les manifestations mais en même temps renvoyer de nouveau ce procès que tout le monde craint », a-t-il déclaré au micro de Georges Déthié Diop dans l’émission Grand Jury.
Cette solennité du moment, le secrétaire général du CUDIS le ramène au fait qu’en cette période, « musulmans et chrétiens jeûnent en même temps » en plus de la fête de l’indépendance qui approche à grands pas. « Il s’agit d’une opportunité pour le Sénégal de se retrouver, de s’élever spirituellement, d’être dans le pardon et de travailler à plus de cohésion sociale », souligne-t-il. Le secrétaire général du CUDIS déplore, en outre, « une surpolitisation de l’espace public ».
“Libération des détenus politiques”
Cette situation tendue que vit le Sénégal, le CUDIS dit l’avoir annoncée très tôt. Il révèle ainsi être « en permanence dans la médiation, surtout quand une manifestation se prépare ». Pour le CUDIS, le plus important « c’est de s’asseoir et de dialoguer ». Parmi les points pouvant être abordés durant ce dialogue, l’organisation évoque la libération des détenus « politiques » qui est selon le Dr Cheikh Gueye « un élément dans la démarche de décrispation ».
Sur l’origine de la tension politique, Dr Gueye estime que « la radicalisation est liée à des affaires juridiques, politiques mais aussi socio-économiques ».Il pointe du doigt le taux de chômage assez élevé.
En définitive, le Cadre Unitaire de l’Islam invite l’Etat à tendre la main à l’opposition. « Qu’ils comprennent qu’il est bien possible d’avoir une décrispation à condition que chacun accepte de laisser quelque chose, qu’il y ait un compromis. Je continue à croire que c’est très possible et que cela doit être arbitré par les religieux et les médias », conclut Cheikh Gueye.
#Source : Seneweb