Un marché dédié aux fruits et légumes à Diamniadio : La foire aux bonnes affaires

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L’initiative d’organiser « un marché spécial » dédié aux fruits et légumes au marché d’intérêt national de Diamniadio est saluée par les acteurs. Les producteurs y trouvent des prix rémunérateurs, les consommateurs des produits de qualité à des tarifs compétitifs.

« L’idée d’ouvrir le marché d’intérêt national aux producteurs maraîchers est géniale », lance, avec verve Moussa Ndaw, vice-président de l’interprofession oignon et président national du collège des commerçants. « La seule chose que je regrette, c’est que le Directeur général ait tardivement eu cette idée », ajoute-t-il, heureux comme un enfant qui vient de recevoir le premier cadeau de sa vie. En deux jours, il a écoulé 150 tonnes d’oignon grâce à une importante commande. Cheikh Lèye, un jeune producteur qui habite Notto Gouye Diama, a vendu, lui aussi, toute sa production d’oignon. « En un jour, j’ai écoulé 50 sacs d’oignon et presque 100 sacs de pommes de terre sur un total de 250 », confie-t-il, avec le sourire.

Hier, ces producteurs installés au marché d’intérêt national de Diamniadio ont reçu une importante commande d’un commerçant établi à Ziguinchor. « Il a acheté 2500 sacs d’oignon. C’est pourquoi il n’y en a plus. Je suis obligé d’aller puiser dans mon stock », dit Moussa Ndaw. En plus de ce commerçant, des particuliers viennent s’approvisionner auprès de ces producteurs, même si ce n’est pas (encore) la grande effervescence du marché Thiaroye. Malgré tout, ils se frottent les mains. « Le rythme de fréquentation est bon. J’ai demandé à des amis de m’envoyer leur production d’oignon », déclare Cheikh Lèye. « Nous avons des prix rémunérateurs et sans intermédiaire », renchérit Bana Bâ, vendeuse de légumes qui a un champ au Lac Rose. « Je vends bien mes produits. Cette initiative est à encourager », poursuit-elle. Les clients qui ont fait le déplacement y trouvent également leur compte. « Les prix sont de qualité et moins chers comparés à ceux pratiqués sur les autres marchés. On peut faire des gains de 150 à 200 FCfa par kilogramme », affirme Aminata Bâ.

Un bon moyen pour réguler le marché

Le Directeur général de la Société d’exploitation du marché d’intérêt national et de la gare des gros porteurs, Abou Mbaye, a eu l’initiative d’organiser « un marché spécial » dédié aux fruits et légumes pour offrir aux consommateurs « des produits de qualité à des prix réduits ». Le sac de pommes de terre de 25 kilogrammes est vendu à 6500 FCfa, celui de l’oignon à 7500 FCfa, le kilogramme de carotte à 200 FCfa, celui de l’oignon vert plus connu sous le nom de poivron à 900 FCfa. Cette mise en relation directe entre producteurs et clients réjouit Momath Cissé, vice-président de l’Association des consommateurs du Sénégal (Ascosen). Il était, hier, au marché d’intérêt national. « L’initiative est à encourager parce que les prix sont abordables et les produits sont de qualité », affirme M. Cissé. À son avis, cette initiative est un moyen efficace pour lutter contre la flambée de certaines denrées de consommation courante comme l’oignon et la pomme de terre notamment à la veille des fêtes religieuses comme la Korité, la Tamkharite et la Tabaski. « La mise en relation directe des producteurs et des consommateurs est un bon moyen de réguler le marché », confie le vice-président de l’Ascosen.

Momath Cissé soutient que l’initiative pourrait pérenniser les marchés hebdomadaires ou « loumas » agricoles parrainés par l’Agence nationale d’insertion et de développement agricole (Anida), dans certains quartiers de Dakar comme Liberté 5 pour permettre aux producteurs d’avoir des prix rémunérateurs.

Il pense que le marché d’intérêt national est un bon levier pour réorganiser le commerce au Sénégal avec un cadre propice. Momath Cissé invite les producteurs et les consommateurs à s’approprier cet outil pour développer l’agriculture au Sénégal. Pour ce faire, le vice-président de l’Ascosen invite l’autorité à prendre des mesures d’accompagnement. « Il faut un accompagnement du ministère du Commerce pour inciter les acteurs à venir s’y installer pour que le marché d’intérêt national puisse jouer pleinement son rôle, c’est-à-dire être un véritable lieu de négoce », plaide-t-il. Autre avantage : protéger les producteurs contre les intermédiaires véreux. Moussa Ndaw, vice-président de l’interprofession oignon, est convaincu que si l’État met en place un cadre adéquat avec un accompagnement centré sur les besoins des producteurs, le Sénégal ne va plus importer d’oignon et de la pomme de terre.

Bâti sur 24 hectares, le marché d’intérêt national abrite des magasins, plusieurs entrepôts de stockage pour assurer une meilleure conservation et une bonne commercialisation des produits agricoles et horticoles. Pour faciliter le transport des produits, une gare des gros porteurs a été construite à proximité.

#Source : Le Soleil

 

 

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