Depuis quelques temps, la relance de l’industrie pharmaceutique en Afrique, en général, et au Sénégal, en particulier, est remis sur la table des débats. Si le premier objectif est d’arriver à une production de 20% d’ici à 2025, au Sénégal, malgré les efforts consentis par des industries pharmaceutiques pilotées dans la grande majorité par des promoteurs du pays, on est encore loin de répondre à cette attente.
La production de l’industrie pharmaceutique est une réalité au Sénégal, même s’elle se fait timidement. Des produits sont déjà disponibles dans le circuit national et sont présents dans les rayons des officines privées. Cependant, son appropriation par la population sénégalaise pose problème. Ces dernières, habituées à la consommation de l’Efferalgan, du Cac1000 et d’autres médicaments fabriqués par des fibres étrangères, ont du mal à quitter leur «zone de confort» pour prendre les produits de «Teranga Pharma», de «Medis» ou encore de «Valdafrique».
Aujourd’hui, ces acteurs de la production qui sont du pays, rassurent les consommateurs. Selon le Dr Mouhamadou Sow, directeur général de «Teranga Pharma», une industrie pharmaceutique mise en place par des Sénégalais, «les médicaments produits dans le pays sont sécurisés et répondent aux normes de qualité internationale. Il n’y a pas un produit plus sécurisé que ceux qui sont fabriqués dans le pays. Le peuple doit en être rassuré», explique-t-il.
Et de poursuivre : «dans le domaine de la fabrication du médicament, il n’y a pas encore un nouveau projet d’industrie parce que le système qualité est exigeant. Présentement, nous sommes au nombre de six (6). Pour se voir attribuer l’exploitation, les contrôles de conformité du bâtiment peuvent aller jusqu’à 5 voire 7 ou 10 ans même. Il s’en suit le fait que, pour chaque produit à exploiter, il faut une demande d’Autorisation de mise sur le marché (Amm). La chance que nous avons, c’est que la majorité des industries pharmaceutiques du pays ont hérité des bâtiments des fibres étrangères qui étaient implantées au Sénégal. Cela a réduit le temps pour l’obtention de l’autorisation d’exploitation».
Pour la souveraineté pharmaceutique, trois (3) objectifs ont été assignés par les industries pharmaceutiques. Ainsi, il ressort de la volonté du gouvernement et des promoteurs réunis autour de l’Association sénégalaise des industries pharmaceutique (Asip), d’atteindre trois (3) objectifs dont le premier champ est de produire 20% de la demande en 2025, en 2030 atteindre 25% et 50% en 2050. Pour le Dr Sow, qui s’exprimait lors du point de presse de l’Asip la semaine dernière, tous ces objectifs ont été discutés avec les membres de l’Asip qui doit les réaliser. Toutefois, face aux réalités du terrain et de la concurrence, l’Etat du Sénégal est appelé à plus d’implication, pour rendre viable ses industries et aller vers l’atteinte de ces objectifs.
Dans le cadre de cette même relance, le Sénégal va abriter le Forum international pharmaceutique, au mois de juin prochain. Un moment qui va permettre de discuter des voies et moyens pouvant conduire vers cette souveraineté pharmaceutique, tant du côté du Sénégal que de l’Afrique. Et la démarche à adopter, sera déclinée à travers des échanges et des partages d’expériences, entres autres.
#Source : Sud quotidien