Dans un rapport publié aujourd’hui par Al Jazeera, en collaboration avec la Fondation porCausa, des révélations troublantes ont été faites sur l’utilisation des fonds de l’Union européenne au Sénégal. Le Comité des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures (LIBE) du Parlement européen a officiellement demandé à la Commission européenne de lancer une enquête approfondie sur ces allégations de mauvaise gestion.
L’enquête, menée conjointement par Al Jazeera et la Fondation porCausa, a mis en lumière des pratiques controversées impliquant une unité de lutte contre la criminalité transfrontalière financée par l’UE, utilisée apparemment pour réprimer les manifestations pro-démocratie au Sénégal. Selon les informations révélées, le Groupe d’Action Rapide de Surveillance et d’Intervention (GAR-SI), financé par le Fonds d’urgence de l’UE pour l’Afrique (EUTF), aurait été détourné de son objectif initial pour servir les intérêts répressifs du gouvernement sénégalais.
Juan Fernando Lopez Aguilar, président du comité LIBE, a adressé une lettre cinglante à Ylva Johansson, commissaire européenne aux affaires intérieures, et à Juta Urpilainen, commissaire aux partenariats internationaux, exigeant une enquête approfondie sur ces allégations troublantes. Amnesty International a également appelé à une enquête indépendante sur l’utilisation inappropriée du matériel antiémeute fourni par l’Espagne au Sénégal, exhortant le gouvernement espagnol à révoquer les licences pour tout équipement mal utilisé.
Le rapport indique également une corrélation inquiétante entre la répression des manifestations et une augmentation significative des migrations vers l’Espagne, mettant en lumière les répercussions directes sur les populations les plus vulnérables.
La réaction des autorités sénégalaises, espagnoles et européennes est attendue avec impatience. Al Jazeera et porCausa ont sollicité des commentaires de la Commission européenne, du FIIAPP ainsi que des ministères espagnol et sénégalais de l’Intérieur et des Affaires étrangères, mais n’ont pas reçu de réponse jusqu’à présent.
Les conséquences de ces révélations sont graves. Des manifestants pro-démocratie auraient été réprimés, avec des conséquences tragiques. Amnesty International rapporte que plus de 60 personnes ont perdu la vie au cours de ces manifestations, sans qu’aucune poursuite n’ait été engagée à ce jour.
Alors que la période législative à Bruxelles touche à sa fin cette semaine et que les élections du Parlement européen sont prévues pour juin, il est crucial que des mesures immédiates soient prises pour enquêter sur ces allégations et garantir la transparence et la responsabilité dans l’utilisation des fonds de l’UE.
source : Senenews